Ébauche n° 2

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Paroles

Avons-nous donc commis une action étrange ?
Explique, si tu peux, mon trouble et mon effroi
Je frissonne de peur quand tu me dis : « Mon ange ! »
Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.

Ne me regarde pas ainsi, toi, ma pensée !
Toi que j’aime À jamais, ma sœur d’élection,
Quand même tu serais une embûche dressée
Et le commencement de ma perdition !

Quand même tu serais une embûche dressée
Et le commencement de ma perdition !

Qui donc devant l’amour ose parler d’enfer ?

Maudit soit À jamais le rêveur inutile
Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
S’éprenant d’un problème insoluble et stérile,
Aux choses de l’amour mêler l’honnêteté !

Celui qui veut unir dans un accord mystique
L’ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
Ne chauffera jamais son corps paralytique
À ce rouge soleil que l’on nomme l’amour !

On ne peut ici-bas contenter qu’un seul maître !
Mais l’enfant, épanchant une immense douleur,
Cria soudain : « Je sens s’élargir dans mon être
Un abîme béant ; cet abîme est mon cœur !

Brûlant comme un volcan, profond comme le vide !
Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
Et ne rafraîchira la soif de l’Euménides
Qui, la torche À la main, le brûle jusqu’au sang

Que nos rideaux fermés nous séparent du monde,
Et que la lassitude amène le repos !
Je veux m’anéantir dans ta gorge profonde
Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux ! »

Descendez, descendez, lamentables victimes,
Descendez le chemin de l’enfer éternel !
Plongez au plus profond du gouffre, où tous les crimes
Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel

Jamais un rayon frais n’éclaira vos cavernes ;
Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
Filtrant, s’enflammant ainsi que des lanternes
Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux

Faites votre destin, âmes désordonnées,
Et fuyez l’infini que vous portez en vous !


Hippolyte, cher cœur, que dis-tu de ces choses ?
Comprends-tu maintenant qu’il ne faut pas offrir
L’holocauste sacré de tes premières roses
Aux souffles violents qui pourraient les flétrir ?

Hippolyte, Ô ma sœur ! Tourne donc ton visage,
Toi, mon âme et mon cœur, mon tout et ma moitié

Tourne vers moi tes yeux pleins d’azur et d’étoiles !
Pour un de ces regards charmants, baume divin,
Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles,
Et je t’endormirai dans un rêve sans fin !

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