Châtillon-sur-Seine

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    Messina (Messina) (Disque 3 : Messine)
    17 septembre 2012
    06:06

Paroles

Je sais ça fait longtemps que je n’ai pas vu tes rives,
La rumeur du ruisseau et puis le chant des grives.
À Châtillon-Sur-Seine quand on partait Nelly,
Comme deux oiseaux chassés qui retrouvent leur nid.
Nous marchions tous les deux à pas de loup dans la neige,
Tu m’apprenais les mots et le nom des oiseaux.
La province était belle nous promenions souffrance,
Me voilà revenu sur les terres de l’enfance.
Me revient en mémoire aux sanglots de l’hiver,
Toi la fille des bateaux, la fille de militaire,
De cette époque morte où les gens savaient lire.
Oui, toi la littéraire qui m’apprit à écrire,
Toi qui m’accueillis, oui, bras ouverts à la table,
Toi qui bordas mon lit à me conter des fables,
Toi qui, je me souviens, connaissais la nature,
Des fruits des terres, toi qui faisais des confitures.

Moi j’aurais tant à te dire,
Que t’as sauvé ma peau,
Toi l’apôtre du cœur,
Toi la fille de Rimbaud.
Moi j’aurais tant à te dire,
Que t’as sauvé ma peau,
Oui du cœur toi l’apôtre,
De Flaubert et d’Hugo.

Je sais ça fait longtemps que je n’ai vu tes rives,
Toi qui jouais par cœur, comme un sanglot qui dérive.
À Châtillon-Sur-Seine quand toi t’allais Bruno,
Oui répéter tes peines, oui, le long du ruisseau.
À faire chanter aux plaines le sanglot du basson,
Toi qui apprenais le jazz aux fils de chatillon.
Qui mettais du Brooklyn au cœur du paysan,
Toi qui n’avais de maître que le swing du temps.
Toi qui a donné ta vie au profond des campagnes,
À partager l’ami, ton savoir à ces âmes,
Qui n’ont pour triste maître que cet avoir pourri,
Pour rendre con le prolétaire, pour racketter son fric.
Aux usines fermées, aux avarices reines,
Aux bistrots désertés, aux horizons de plaines,
Petite ville de campagne au ruisseau de la seine,
Où vivaient deux amis, au ruisseau de ma vie.

Moi j’aurai tant à vous dire,
Et si Châtillon pleure,
Sur le corps de mes amis,
Oui des printemps sans fleurs.
Moi j’aurai tant à vous dire,
Et que Châtillon pleure,
Sur ton corps mon ami,
Oui le chant du malheur.

Si le vent du basson ne sonne plus aux aurores,
À Châtillon-Sur-Seine ainsi Bruno est mort,
Si le cerf brame encore, si le merle est chantant,
C’est pour sonner mon ami ta mémoire au printemps.
Elle est partie Nelly pour un autre voyage,
il s’est barré Bruno pour un dernier solo,
et puis nous dans l’enfer, nous les oiseaux sans ailes,
sous les pierres des cimetières des siècles qui sommeillent.
Si nos rêves sont morts, si le cynisme est roi,
Si les grands gagnants sont l’ignorance et la foi,
Sache bien qu’ici oui si toujours l’argent gagne,
la richesse du cœur, oh non n’est pas l’épargne.
La richesse c’est le chant sur les toits de ce monde,
De ton basson maudit qu’on apporte à ta tombe,
À Châtillon-Sur-Seine, c’est rêver du meilleur,
C’est Nelly et Bruno qui font chanter mon cœur.

Quand nous allions le long du ruisseau,
Pour écouter le chant de ses sanglots,
A Châtillon-Sur-Seine, pour y voir des bateaux,
Ivre de solitude, tu m’apprenais Rimbaud.
Quand nous allions le long du ruisseau,
Pour écouter Châtillon en sanglots,
Qui me redit, oh oui, ces bateaux,
je repense à Nelly, je repense à Bruno.
Quand nous allions le long du ruisseau,
Pour écouter le chant de ses sanglots,
À Châtillon-Sur-Seine, moi je vois des bateaux,
Je repense à Nelly, je repense à Bruno…

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